«Trompe-l'oeil» (capture), Alexandre Roy, 2022.
Photo: Courtoisie
Faisant suite à sa résidence de 2021 sur l’Alpine, l’écran d’épingles spécifiquement conçu pour La Bande Vidéo, le projet propose un survol éclaté de l’histoire de l’image en mouvement en soulignant révérencieusement ses points tournants. Il sera présenté dans la galerie du 620, Côte d’Abraham dès le 6 mai, 17h, jusqu’au 5 juin 2022.
« Trompe-l’oeil » est un projet d’installation vidéo qui s’articule autour d’une présentation tangible de diverses techniques et technologies instigatrices des premiers soubresauts du cinéma. Ces premières itérations de l’image fixe devenue mouvement sont entre autres passées par le biais de jouets optiques fascinants d’ingéniosité : folioscopes, praxinoscopes et phénakistiscopes, ici présentés côte à côte en sorte d’éloge à leur impact sur le cinéma tel qu’on le connaît aujourd’hui. Ces machines, manipulables par le public, sont un clin d’oeil aux oeuvres pionnières d’Eadweard Muybridge, ici offertes au sein d’un contexte renouvelé.
Si ces curieuses machines nous permettent d’entrevoir une bribe des premiers souffles du cinéma, elles nous ouvrent aussi la porte vers la compréhension des mécanismes embryonnaires alors – et toujours – d’usage à la mouvance de l’image, lesquels sont d’autant plus mis en évidence à travers la projection qui complète l’installation.
Construite à partir d’images brutes tournées sur notre écran d’épingles, cette boucle projetée introduit l’au-delà de sa surface usuelle de dessin en assumant entièrement la présence de son cadre, de ses vis, d’un outil ou même d’une main qui y intervient. Ces captations, sur lesquelles sont appliqués des effets de kaléidoscope et de démultiplication, créent des formes et motifs inattendus à partir d’une combinaison assumée de ce qu’on anticipe de l’écran d’épingles et de ce qui est habituellement indésirable, voire rogné de l’image.
Ces deux facettes conjointes de l’exposition font de « Trompe-l’oeil » le véhicule idéal à l’illustration des différents mécanismes de « fabrication » de l’image en mouvement, résultant en un tout fascinant qui dévoile humblement certains secrets de la riche et intrigante histoire du cinéma.
