Véritable ode à la ville qui l’a vu naître, « MTL me déteste » se veut une confession tragi-comique dans laquelle Lydia Képinski avoue ses torts et tend l’autre joue.
Ce ver d’oreille pop, appuyé par des sonorités non sans rappeler le meilleur des années 80, a été taillé sur mesure par l’artiste pour une balade en décapotable qui vaut totalement le détour. Particulièrement difficile à oublier, on retrouve l’audace abrasive de Lydia Képinski dans toute sa splendeur.
Je sais que tu me détestes, tu veux pas me pardonner
Le texte est né d’une prise de conscience troublante : la constatation que son ex petit-ami la détestait pour une raison qu’elle ignore. S’en suivit un doute : peut-être n’était-il pas seul à la détester, peut-être que tout Montréal la détestait en choeur de manière unanime et irrémédiable.
Cette possibilité perle toutefois sur la peau de Lydia Képinski qui répond avec lucidité : « Je suis qui je suis », invitant tous ceux et celles qui se sentent concernés à l’accepter comme elle est, avec ses qualités et ses défauts.
Dans cette variation visuelle ayant pour thème Montréal me déteste, Lydia Képinski campe le personnage d’une jeune femme qui revient en ville après un long exil. Traversant le pont Jacques-Cartier au volant de sa Jaguar 91, Lydia Képinski est enchantée à l’idée de ses retrouvailles avec la ville, ses rues, ses habitants, ses monuments. C’est le coeur rempli de joie et quantité d’amour à donner qu’elle s’engage dans une journée qui ne laissera personne indifférent.
Aveugle à l’hostilité qu’elle suscite, Lydia Képinski mène une croisade afin de se faire des ami.e.s. Sourde aux insultes, elle traverse le Mile-End, son quartier natal, avec la fierté d’un héros de guerre. Insensible au chaos qu’elle génère, elle flotte dans un épais nuage de bonheur, au-dessus de la mêlée. Elle est trop heureuse pour que quoi que ce soit vienne gâcher cette superbe journée.
Pour réaliser son idée, Lydia Képinski a fait appel à Alec Pronovost (« Le Killing », « Maria », « Jeep Boys », « Club Soly »), ancien camarade du Cégep André-Grasset.
« Au cégep on se mettait tout le temps en équipe pour faire des projets, se rappelle Lydia Képinski. Aujourd’hui, c’est comme le cégep mais en plus sérieux. »
« Dans le temps, j’avais forcé Lydia à rejoindre l’équipe d’impro, explique Alec Pronovost. Elle a accepté mais elle préférait bencher. Aujourd’hui elle ne bench plus et je sens que je fais partie de cette réussite. »
« Pendant le tournage, je me suis fait insulter pendant deux jours non-stop, ajoute Lydia Képinski. J’avais de la misère à croire que c’était mon idée. »
« C’est l’fun comme idée parce que ça a remis l’égo de Lydia à sa place, confie Noémie Laniel. Je suis contente que l’idée soit venue d’elle. »
« J’ai adoré envoyer chier Lydia dans le cadre de sa vidéo » dit Jean-Philippe Wauthier.
Le prochain album de Lydia Képinski est à venir en 2022.