«Paradis artificiel : Le cabaret des oxymores».
Photo: Jamais Lu
Jamais Lu dévoile son cabaret audio, « Paradis artificiel : Le cabaret des oxymores »
Si le contexte actuel pousse le Jamais Lu à reporter la 6e édition de son Festival à Paris, ceci ne veut pas dire que l’automne 2020 sera dépourvu d’échanges entre la France et le Québec. Cette année, au lieu de s’envoler vers la Ville Lumière, les organisateurs réinventent la rencontre par la création d’un grand cabaret audio réunissant 20 voix de l’ensemble de la francophonie.
Du Bénin au Québec en passant par la Martinique, la France, le Liban et la Suisse, « Paradis artificiel : Le cabaret des oxymores » aura la force de nous rassembler dans un même pays mental.
Avec du Québec : Gabrielle Chapdelaine, Martin Bellemare, Émilie Monnet, Marie-Louise Bibish Mumbu, Emmanuelle Jimenez, Maxime Champagne, Éric Noël, Anne-Marie Olivier, Elkahna Talbi et Elena Stoodley.
Et du monde francophone : Sidney Ali Mehelleb, Julie Ménard, Nicolas Barry, Grégoire Vauquois, Françoise Dô, Antoinette Rychner, Pauline Haudepin, Sèdjro Giovanni Houansou, Hala Moughanie et Astrid Bayiha.
Jumelé en binômes outre-Atlantique, chaque duo s’est fait donner un oxymore comme contrainte d’écriture afin d’examiner la curieuse époque de contradictions dans laquelle nous vivons.
De « Présence Virtuelle » à « Discrimination Positive » en passant par « Rire Glacial », ces dix oxymores poétisent l’état actuel du monde en convertissant nos paradoxes en éclats lumineux.
Dans « Paradis artificiel : Le cabaret des oxymores », on entend l’autrice libanaise Hala Moughanie s’enregistrer de sa salle de bain à quelques jours de l’explosion à Beirut ; on entend Marie Louise Bibish Mumbu décrier son envie de raconter des histoires plutôt que de seulement s’exprimer sur les enjeux raciaux ; on entend Grégoire Vauquois attribuer à une brioche les traits du capitalisme ; on entend Émilie Monnet défendre la force de transmission entre les morts et les vivants... Le tout, sous la conception musicale de Fred Costa, qui donne à ce projet de balado des allures de show live dans une salle de théâtre bondée.
Le Jamais Lu se distingue par ses tribunes festives et engagées qui donnent un accès immédiat aux auteurs et aux autrices contemporain.e.s. En ces temps troubles, il est d’autant plus nécessaire de créer des espaces de prises de paroles alternatifs afin de conserver cet échange entre le citoyen et le dramaturge, entre l’écriture et l’écoute, entre le pragmatisme du monde et les vertus curatrices de l’art et de l’imaginaire.
D’autres nouvelles du Jamais Lu
Cette année marque le vingtième anniversaire du Jamais Lu, qui poursuit joyeusement sa mission de contribuer au développement de la dramaturgie contemporaine en organisant des Festivals de mises en lecture à Montréal, Québec et Paris, en plus de différents évènements théâtraux-littéraires inédits. Malgré les innombrables revirements de situation, plusieurs projets alternatifs sont en route, ce qui nous permet de soutenir une centaine d’auteurs et d’autrices du Québec et de la francophonie :
Jamais Lu mobile : Un projet de balado théâtral interrégional
Depuis plusieurs années, Jamais Lu rêve d’agir sur le territoire québécois
afin d’aller à la rencontre des dramaturges d’ici. Après avoir développé des antennes dans le reste de la francophonie, l’équipe investira cette année quatre coins du Québec : l’Abitibi-Témiscamingue, l’Estrie, la Gaspésie, et le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Sous la forme d’un festival de balado théâtral, quatre oeuvres audio écrites par des auteurs et des autrices locaux seront créées et portées aux oreilles des auditeurs en mars 2021.
19e Festival du Jamais Lu : En rattrapage
C’est avec fébrilité que l’équipe reprogramme les textes qui devaient se tenir en mai dernier, lors de la dernière édition du Jamais Lu Montréal. Les auditeurs pourront ainsi entendre les mots de Dany Boudreault, Maxime Brillon, Lauren Hartley, Marie Henry, Karen Hines, Mario Laframboise, Mishka Lavigne, Elena Stoodley et Mireille Paris lors de rencontres intimistes, de janvier à mars 2021. Si les conditions ne le permettent pas, le Festival transformerera ces diffusions en laboratoire afin que les artistes puissent écrire, créer, se rencontrer et imaginer demain.
20e anniversaire = 20e édition
L’équipe met doucement en place le 20e Festival du Jamais Lu Montréal, qui se tiendra en mai 2021, en se croisant les doigts, les bras et les jambes pour qu’il y ait une célébration surchauffée par le chaleur humaine, assoiffé.e.s et débordant.e.s de textes écrits dans l’urgence d’unir corps et paroles.
