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    [PODCAST] Crazy Smooth au FASS : La danse de rue, un art contemporain Crazy Smooth. Photo: Becki Peckham, Bold Creative

    [PODCAST] Crazy Smooth au FASS : La danse de rue, un art contemporain

    1er juillet 2020, 06h22
         |      Article rédigé par Yves Tremblay     

    Crazy Smooth est un danseur, chorégraphe et pédagogue engagé dans la communauté depuis plus de 20 ans. Il vit à Gatineau au Québec. Dans un contexte de danse contemporaine, intégrant danse hip hop et danse de rue (street dance) de plusieurs types, il crée des spectacles depuis 2009 avec sa compagnie Bboyizm. Il donne des ateliers dans les écoles, participe à des concours de danse au Canada et à l’étranger. L’artiste travaille dès 2019 en résidence longue durée au Centre de création Ô Vertigo (CCOV), une création qui s’échelonnera jusqu’en 2022, portant sur le sujet du vieillissement du danseur, particulièrement en street dance. Été 2020, il participe au Festival des Arts de Saint-Sauveur (FASS) sur une musique du compositeur montréalais Marc Hyland. Il nous entretient de ses occupations des derniers temps, ainsi que de l’avenir de sa compagnie et du mouvement de danse de rue en général.

    Crazy Smooth oeuvre principalement en enseignement dans les écoles, les centres communautaires et les universités, avec l’organisme M.A.S.C. (Multicultural Arts for Schools and Communities) qui y engage les artistes, de même que pour certains festivals et d’autres projets.

    Du jour au lendemain, mi-mars 2020, tout a été annulé. Quelques événements sont reportés, mais reportés à quand, Crazy Smooth ne le sait toujours pas pour l’instant. Entre temps, le FASS lui commande une performance.

    Il décrit comme suit cette expérience : « Depuis mars, ma vie professionnelle a pris une pause, mais je veux rester connecté à ma vie d’artiste. Avec le projet du FASS, j’apprécie beaucoup le défi, (une performance filmée) avec une joueur de clarinette en direct (Simon Aldrich). Je devrai m’adapter à partir de l’enregistrement sur lequel je me pratique dans mon salon par contre, versus ce qui sera joué live. Il y aura donc une part d’improvisation, plus le challenge de l’endroit. Je suis pas en salle, sans le plancher habituel et ça peut changer le feeling et les mouvements. Par exemple, s’il y a des feuilles, je vais vouloir jouer avec, s’il y a un arbre, etc. Je vais réagir à la musique live et à l’environnement dans lequel je vais me retrouver pour filmer (la performance). La façon dont je construis en ce moment, c’est que j’apprivoise la musique et je me fais des phrases, des séquences, évidemment, mais il faut toujours que je me donne une liberté pour pouvoir être présent à 100% et réagir à ce que le moment me donne, garder une certaine spontanéité... J’ai discuté avec le réalisateur Louis-Marin Charest, qui est déjà sur place. Il photographie des endroits qui me conviendraient, et ce que ça va donner entre Marc Hyland (le compositeur et interprète) et moi. Puis je regarde les photos et on en reparle. Je lui ai dit par exemple, c’est super beau comme environnement et tout, mais je tiens à te prévenir que si je danse là, il y a certains mouvements que je ne peux pas faire, s’il y a des pierres disons, je fais beaucoup de travail au sol. Il faut donc rester conscient de cela. Mais c’est vraiment une belle collaboration parce qu’on découvre des choses en conversant. On parle maintenant d’une promenade. Je vais peut-être aller d’un endroit à un autre. C’est cool parce qu’il y a personne qui sait (définitivement), on a tous des idées, mais c’est pas comme quand t’es en salle ou quand t’as des meetings et que tu es présent, c’est plus contrôlé. On le contrôle, mais on le contrôle pas en même temps, le résultat. »

    Sa résidence au CCOV se poursuit en quelque sorte, puisqu’il peut faire des blocs de deux ou trois semaines occasionnellement. Un travail de diffusion n’a pas eu lieu au mois d’avril, de la promotion avec spectacles auprès de diffuseurs. Devait suivre une production au Off-FTA (Festival Trans-Amérique), pour également solliciter des diffuseurs, pour ensuite faire des demandes de subventions, mais ces activités ont dû être annulées. Le travail de création avec les danseurs a tout de même pu être continué à travers certaines tâches attribuées individuellement, complémenté des conceptions de la part d’un écrivain, d’une dramaturge et d’un compositeur. Le créateur dit approfondir la recherche et la création de son projet de cette manière. Il précise : « Je travaille beaucoup avec l’authenticité, la réalité de chacun, je veux aller puiser des expériences de chacun et parler du vrai, pas inventer des histoires, pour enfin revenir en groupe à la création par la suite. » Le temps disponible et l’isolement auront quand même servi au moins à cela, malgré tout.

    Crazy Smooth vient d’avoir quarante ans, et en tant que street dancer dans l’univers du hip hop, il semble prendre un certain recul. Il s’agit d’une culture étayant de multiples facettes qui reflètent la société, et on y célèbre entre autre la jeunesse. Après quelques blessures et des opérations, il a fait face à son vieillissement, inévitable chez tous les danseurs d’ailleurs. N’étant plus aussi invincible, tel un super-héros, il se situe entre d’un côté les plus anciens, et de l’autre les plus jeunes. Ça le fait réfléchir, ressortir son expérience personnelle, en somme universelle. En parlant à tous et toutes, comment ils vivent le vieillissement, les réflexions se révèlent multiples. Certains dansent mieux et davantage que lorsqu’ils étaient jeunes, d’autres par contre arrêtent sec, face à leurs nouvelles restrictions. Les street dancers exécutent des choses qui impressionnent même les gymnastes. Avec le vieillissement Crazy Smooth pense que « quand t’attaches ton identité à ce que tu es capable de faire, bien quand tu le perds, il y a une remise en question inévitable. Pour certains c’est une maturité qui prend place, tandis que d’autres arrêtent tout. Je profite de l’aspect unique du street dance puisque c’est né dans les années 70, avant même que je sois né, et les pionniers sont encore là. Il y a ma génération qui est toujours présente, et enfin il y a les jeunes qui arrivent aussi. J’ai casté (sélectionné) tout ce monde-là. Dans la troupe chaque danseur représente chaque génération, et ils vont partager la scène en même temps. L’interaction entre toutes ces générations-là, c’est là-dedans que je vais puiser le matériel du spectacle. »

    Comme tous les professionnels des arts vivants, le futur de sa compagnie Bboyizm, qui comprend onze danseurs, reste toujours à la merci des consignes et des contraintes de l’époque dans laquelle on vit aujourd’hui. Sa compagnie touchant plusieurs volets, Crazy Smooth continue de donner certains cours de danse sur Zoom et d’autres également sur Facebook live, avec le Centre national des Arts et le programme Canada Performs notamment. Ces derniers jours, le groupe vient d’être engagé à performer au Blues Fest d’Ottawa. L’artiste décrit cette prochaine performance : « On va performer sur scène, mais c’est un drive-in (ciné-parc). Il va y avoir à peu près 500 voitures, et des écrans. Les gens pourront regarder la performance ou l’écran. Les gens pourront aussi sortir de leur voiture. On s’adapte, tu sais. Le street dance c’est un peu comme ça. On s’est toujours adaptés à notre environnement, donc ça c’est bien, mais tout cela c’est comme un pansement. C’est vraiment le contact physique, la proximité, d’être près des gens, même au niveau de la performance, ou pour nos cours également. On est en train de réaliser à quel point c’est important. Je donne l’exemple des sports. Ils vont continuer, comme les playoffs au hockey, ceux du basket et tout ça, sans foule ; le soccer ç’a aussi recommencé sans foule, mais on réalise rapidement que, oui on est capable de le faire, mais sans la foule, c’est pas la même chose. Puis à la foule, on a enlevé le sport (en direct) de notre vie et tout le monde a la même réaction : il manque quelque chose ! On a besoin de ce contact-là, et c’est la même chose pour l’art. C’est peut-être même encore plus profond pour l’art (vivant). Je suis sûr que dès qu’on va avoir la possibilité, les gens des orchestres et de la musique, le premier concert auquel ils vont assister en direct, les gens vont commencer à pleurer. Parce que l’être humain, on a besoin de ça. Ç’a exposé, sans être péjoratif, notre dépendance, parce qu’on a besoin de ce contact-là. Donc pour moi tout ce qui se passe présentement, c’est comme un pansement, mais on a le but de revenir à ce qui pourrait être normal. »

    Pour le retour aux classes régulières, qui parfois peuvent compter jusqu’à 300 personnes à la fois, Crazy Smooth ne croit pas que le retour à la normale soit pour bientôt, tant qu’on n’aura pas de vaccin contre la COVID-19. Pour ce qui est de sa résidence au CCOV, il devrait reprendre en septembre prochain, mais avec deux danseurs vivant aux États-Unis dans la troupe, une à Vegas et une autre à New York, les exigences de quarantaine requise, rien n’est certain. Assurément, les danseurs ont tous très hâte de reprendre leurs activités.

    En entretien, Crazy Smooth explique que le street dance représente des danses qui ne se sont pas institutionnalisées. Elles sont créées par un type de musique particulier, ou une réaction par rapport à un événement, comme à l’émission « Soul Train » par exemple. Le terme street dance veut englober tout ce qui est hors institution et promu par une communauté spécifique. Il poursuit : « Ensuite on a eu le breakdance, le terme est issu du break, c’est-à-dire la transition, des années 60 aux années 70, du soul au funk. Le funk a été amené par James Brown qui disait à 4, tout le monde, arrêtez, on donne un solo au drummer. 1, 2, 3, 4... (onomatopées rythmiques). C’est ce qu’on appelle le break, et dans les années 70, quand les DJs jouaient la musique, ils ont remarqué que les gens qui dansaient, ils réagissaient au moment où il y a un break. Donc deux tables-tournantes, ils loopaient le beat, et voilà. C’est pour ça qu’on s’appelle des B-boy ou des B-girl, des gens qui dansent sur le break. »

    Interrogé sur l’avenir de la danse de rue, le chorégraphe conclut : « Chose certaine, en street dance et en break en particulier, c’est une danse qui évolue sans cesse et à une vitesse incomparable, car il y a un aspect de la culture qui fait en sorte que tu cherches toujours à être unique, et tu cherches toujours à te surpasser. Telle personne a inventé ça, moi je vais faire ceci, toujours en quête de plus, ça en devient presque inhumain ! On a même tenté de mettre le breakdance en discipline olympique, avant la COVID-19, ce qui suscite encore des débats d’ailleurs, certains le voyant plus comme un sport et d’autres, comme moi, comme un art. Le futur est beau et prospère en tout cas, certainement, car de plus en plus de gens s’y intéressent, autant dans le public en général que chez les artistes. »

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