« Cet été je suis sorti d’un trip de mush habité d’une importante épiphanie qui se résumait à ceci : la vie, c’est rien que des projets, écrit Bourbon. Le lendemain ma mère m’appelait pour m’avertir qu’elle avait reçu un chèque de 1 500 belles piastres m’étant adressé de la part de l’Agence du Revenu du Canada. J’avais une couple de riffs pas de paroles que je voulais aller taper depuis un bout, fait que j’ai appelé mon ami Jean-Bruno Pinard pour le booker dans le mois, j’ai rapaillé quelques bribes de paroles qui traînaient dans mon ordi pis j’ai rabouté ça comme ça venait, dans l’urgence. »
« C’est essentiellement des tounes très personnelles qui parlent de mes bébites. Ça parle de mes patterns amoureux, de polygamie, d’auto-destruction, de phobies, de tocs, de consommation, de ma grand-mère, de mon rapport à la mort… pas mal une autre thérapie en musique mon affaire au final. Encore des tripes. Mais des tripes neuves. »
« Au début je voyais ça bien delta-bluesy c’est-à-dire bien salaud, guitare et voix enregistrées en one-take sur ruban mais bien vite j’ai pensé à habiller un peu plus le tout. Ça a rendu ça plus folk/rock. Agathe Dupéré, Maude Bastien et moi avons donc jammé les deux premières tounes du EP à deux reprises à mon local avant qu’on entre en studio quelques jours après. Tout s’est fait très vite avec peu de moyens. En fait, tout le reste de l’album a été de l’improvisation en studio (à l’exception d’un arrangement de cordes). »
« L’idée de jouer uniquement avec des femmes s’est comme imposée sur plusieurs fronts. Tout d’abord, je voulais vraiment m’éloigner du band majoritairement masculin : je donne déjà là-dedans depuis longtemps pis je suis pas tout à fait à l’aise dans ce modèle-là. Une gang de gars ensemble ça finit toujours pas mal par donner ce qu’on pense pis à la longue ça me pèse. D’autre part, j’ai participé à quelques discussions cet été où des musiciennes défendaient qu’il faut apprendre à faire l’effort d’impliquer des femmes dans nos projets musicaux vu que c’est un réflexe qu’on n’a pas nécessairement souvent. Ça m’a parlé. Mais, au final, c’était surtout des musiciennes avec qui j’avais crissement envie de travailler. Fait qu’anyway, j’ai joint l’utile à l’agréable, c’était le fun sans bon sens pis je l’ai feelé comme un exercice à absolument aucun moment du processus. »