D’un site Web à un univers numérique
Jean Lalonde, directeur Internet à L’Équipe Spectra et producteur Web pour X3, l’a annoncé en juin dans les réseaux sociaux : après cinq ans à développer la stratégie Internet de Spectra, il retourne à la consultation. D’ici son départ, au début du mois de septembre, il lui reste cependant du pain sur la planche. Certes, les Francofolies de Montréal et le Festival International de Jazz de Montréal ont déjà dressé leur bilan 2012 respectif, les sites Web des deux événements continuent d’être alimentés. Il a accordé une entrevue-bilan au Lien MULTIMÉDIA.
Avant d’être nommé directeur Internet de Spectra, Jean Lalonde avait réalisé un mandat de consultation pour le groupe en vue de développer la stratégie Internet du 30e anniversaire du Festival de jazz, qui a eu lieu en 2008. Dans son rapport final, il suggérait l’embauche d’un responsable Internet. On pourrait dire qu’il s’est créé sa propre job !
« Quand je suis arrivé, la présence Web des événements de Spectra se limitait aux sites Internet des grands événements, se souvient-il. On y trouvait la programmation de l’année en cours, remplacée à chaque édition, sans archives. Mais il fallait marquer le coup du 30e anniversaire du Festival de jazz. Le premier objectif a été la refonte du site, dans le but de mettre en valeur et de rendre accessibles les anciennes éditions. » Spectra possédait un nombre impressionnant d’archives, les programmes des 29 éditions précédentes, certes, mais aussi des milliers de photos et de diapositives jusqu’alors inaccessibles.
« Pour cet anniversaire, Spectra a également inauguré la Maison du Festival, au 305, rue Sainte-Catherine Ouest. Du coup, Spectra en a profité pour lancer la Maison virtuelle du Festival. « La maison physique comprend une médiathèque et un musée que le public peut visiter gratuitement tout au long de l’année, précise Jean Lalonde. Dans un premier temps, nous avons créé une version numérique des contenus exposés à la Maison du Festival. Nous avons remonté dans le temps au fil des programmations du festival, de sa première édition à la Place des nations, en passant par la rue St-Denis jusqu’à la Place des festivals. Nous avons eu la chance d’avoir sous la main l’animateur et chroniqueur de jazz Richard Therrien, qui a gardé l’intégralité des catalogues du festival depuis la toute première édition, y notant tous les changements. Puis, nous avons fait appel à la mémoire d’André Ménard, cofondateur du festival. » Sans compter les 500 spectacles tournés pour la télévision, pour lesquels Spectra n’a malheureusement pas les droits de diffusion intégrale ; des extraits de moins de deux minutes sont néanmoins disponibles.
Autre échange entre la maison physique et la maison virtuelle, le mur de la façade Est, donnant sur la Place des festivals, présente 24 photos de grands du jazz qui ont également leur espace privilégié en ligne. Les télédiffuseurs semblant moins friands de captations de spectacle, l’équipe Web de Spectra a délégué, depuis trois ans, des caméramans sur le terrain. Ceux-ci tournent une douzaine de capsules tous les jours qui sont, pendant la nuit, versées sur le www.montrealjazzfest.com. « Cela permet aux gens qui n’ont pas pu se déplacer de voir quelques moments de la soirée, souligne Jean Lalonde. Nous avons un contrat type avec les artistes, évidemment, ceux-ci peuvent refuser. »
Le Festival de jazz a également investi les réseaux sociaux, Facebook d’abord et Twitter plus récemment. L’équipe Web répond aux questions des clients, agissant comme extension de la ligne Info-Jazz. « Nous sommes présents sur tous les médias officiels et officieux, note le directeur Internet. Le but s’avère d’accroître notre présence de façon notable, peu importe où. » Tout se développement a pu se faire grâce aux sommes additionnelles allouées au festival par les commanditaires et les institutions de financement dans le cadre de son 30e anniversaire.
Les sites Web deux autres événements organisés par L’Équipe Spectra, les Francofolies de Montréal et Montréal en lumière, ont également été revampés depuis l’arrivée de Jean Lalonde. Spectra profitera du 25e anniversaire des Francofolies pour développer les contenus, à la manière de ce qui a été fait pour le Festival de jazz. Du côté de Montréal en lumière, les organisateurs ont tenu, pour la troisième édition, à unifier les activités de l’événement, à savoir les volets Arts et spectacles, Gastronomie, Site extérieur gratuit et Nuit blanche. « Les Québécois avaient la perception qu’il y avait quatre festivals distincts en hiver, note Jean Lalonde. Nous avons donc réalisé une présentation plus intégrée. Et même si Montréal en lumière possède une facture plus léchée, ce n’est pas nécessairement un festival qui coûte cher. »
Même si l’organisation d’événements de l’envergure du Festival international de jazz de Montréal exige une imposante logistique, L’Équipe Spectra demeure une PME, avec en moyenne 250 employés. « Je suis très fier de mon équipe, affirme Jean Lalonde en se défendant de toute flagornerie. Nous sommes huit à l’année, une quinzaine pendant les festivals. L’équipe Web est constamment à l’affût des nouveautés technologiques. Elle a tout réalisé, excepté l’application mobile, signée Greencopper. »
Jean Lalonde est également directeur Internet de X3 Productions, le regroupement de gsmprjct°, Bleublancrouge et L’Équipe Spectra, organisateur des expositions Indiana Jones et l’aventure archéologique et STAR WARS Identités. « Nous avons travaillé avec Lucasfilm sur ces gros projets. J’ai pu voir comment une organisation comme celle-là gère sa marque », conclut-il.
