Cul-de-sac : des ninjas, encore des ninjas, juste des ninjas
Présenté en ouverture du festival SPASM en 2009 et cet été à Fantasia 2009, le film Cul-de-sac est un film d’arts martiaux qui se déroule au Québec. Ayant trahi son patron, un ancien criminel tente de se refaire avec une bande d’amis en enlevant la fille d’un ancien délateur pour lui soutirer l’argent que son père lui a légué à sa mort. Avec un scénario digne des divagations les plus folles, Cul-de-sac nous entraîne dans une orgie de violence où les « bons » criminels devront se battre contre des hordes de ninjas lancées à leurs trousses.
Force est d’admettre qu’avec un budget d’environ 30 000 $, Cul-de-sac est fort bien réussi. Plusieurs effets visuels agrémentent l’histoire tout en demeurant transparents. Une animation de la mort d’un des personnages est particulièrement réussie et a le mérite de redonner un rythme au film. Les plans de vues sont bien pensés et si le jeu des acteurs n’est pas toujours de calibre professionnel, il est assez convaincant pour qu’on se laisse prendre au jeu. À souligner : la performance de Serge Laprade qui joue un psychopathe comme on en a rarement vu dans le cinéma québécois.
Les scènes d’actions sont fortes et, si elles débordent toujours dans le « gore », il n’en demeure pas moins que plusieurs cascades sont bien faites. Les combats chorégraphiés sont visiblement pensés par des pratiquants des arts martiaux. L’utilisation d’une grande panoplie d’armes rend hommage aux films du genre. La scène de torture est particulièrement cruelle et crédible, ce qui est tout à l’honneur des réalisateurs.
Cependant, le rythme du film serait à retravailler. On a souvent l’impression que les combats s’étirent sans fin avec des personnages qui ne cessent de revenir en vie. Le scénario est confus et il est difficile de suivre le fil de l’histoire. Celle-ci demeure une excuse pour multiplier les combats. Le mixage sonore demande aussi un travail et la bande sonore de style métal, quoique présentant de très bons morceaux, nous empêche souvent d’accorder aux dialogues l’attention qu’ils devraient mériter.