Mehdi Benboubaker.
Photo: Tora Photography
L’IA, fil conducteur de l’édition 2025 de MTL connecte
Pour l’édition 2025 de MTL connecte, l’équipe du Printemps numérique a choisi le thème < R > évolutions ?, et le point d’interrogation est important dans l’équation, souligne Mehdi Benboubakeur, directeur général de l’organisme, parce qu’il faut questionner les choses et réfléchir. À travers les quatre grandes thématiques de la conférence qui se déroulera du 28 au 31 octobre - Intelligence artificielle, Culture & Créativité, Cybersécurité & Identité numérique, et Territoires & Humanités -, l’IA demeure un lien conducteur, car son déploiement se trouve au coeur de tous les questionnements.
« On parle de l’IA depuis les années 1940-1950, rappelle Mehdi Benboubakeur. On pourrait même remonter à Blaise Pascal et sa machine à calculer parce que l’humain a toujours voulu avoir des machines qui réfléchissent. Mais, c’est dans les années 1940-1950 qu’on a commencé à définir l’intelligence artificielle. Puis, le mouvement s’est accéléré avec le développement de la recherche, comme celle de Yoshua Bengio à l’Université de Montréal et d’autres. Les grands modèles de langage sont arrivés. Alors, est-ce qu’on parle de révolutions ou d’évolutions ? » L’IA se trouvera donc au beau milieu des thématiques de la prochaine édition de MTL connecte et transparaîtra dans les discussions. D’ailleurs, l’événement s’ouvrira sur la conférence « Panorama des (R)évolutions numériques : IA, transitions globales et futur du travail », proposée par Lamiae Azizi, professeure au College of Computing de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P).
Après la France, le Sénégal ou encore la Belgique, le Royaume du Maroc sera à l’honneur de l’événement, car, depuis la toute première édition de MTL connecte, la francophonie siège au centre de la conférence qui se déroule entièrement en français. « Nous avons été précurseurs sur cette question, explique le fondateur du Printemps numérique. Nous avons constaté que nous avons une dépendance envers un seul grand marché, à savoir le marché américain. Or, au Québec, le français demeure un aspect important. Depuis 2019, notre objectif est de renforcer les liens avec des écosystèmes francophones. Et, aujourd’hui, nous nous positionnons comme une conférence tech francophone. » MTL connecte vise donc à créer des liens entre les écosystèmes du Nord et ceux du Sud, alternant la mise à l’honneur de pays européens et africains.
Si MTL connecte se veut un lieu d’échanges à travers les conférences proposées, l’événement veut également que des liens d’affaires concrets se tissent entre les participants. Suite à l’édition 2024, les organisateurs ont commandé un sondage à Léger un mois après l’événement et 21 % des répondants présents à Montréal affirmaient avoir conclu des ententes d’une moyenne de 153 000 $ grâce à l’événement. « C’est énorme !, lance Mehdi Benboubakeur. Je pense que la recette de MTL connecte demeure assez particulière. Nous poussons beaucoup les interactions. »
Depuis le tout premier MTL connecte, l’équipe défend la responsabilité en technologie, son développement en phase avec les défis que vit l’humanité au moment où la planète connaît sa sixième extinction de masse. Le numérique n’est pas propre, reconnaît le directeur général du Printemps numérique, mais il touche tout ce qui nous entoure, il permet de trouver de nouvelles solutions. En outre, il y existe d’autres types de technologies ou de situations où la low tech ou la no tech est tout à fait correcte. Tout est question d’usage, de priorisation, croit-il, donnant en exemple BioEureka, une jeune pousse de Québec qui utilise l’intelligence artificielle de reconnaissance d’images pour l’identification rapide de pathogènes, fondée par Mohamed Diallo et qui a été présentée dans le cadre de la Vitrine MTL connecte.
De plus, MTL connecte accueillera pour la première fois le Forum francophone de l’Intelligence Artificielle (FFIA), initiative phare de l’Agence internationale pour la Formation et la Recherche en Intelligence Artificielle (AFRIA), coorganisée en partenariat avec la Chaire de recherche du Québec sur l’intelligence artificielle et le numérique francophones. Parmi les autres activités proposées lors de MTL connecte, on compte un volet professionnel qui se déroulera à l’école NAD-UQAC, partenaire majeur du Printemps numérique. Une série d’ateliers sera également proposée dans les locaux de Dentons Canada, également partenaire de l’événement. De plus, l’événement accueillera le Salon de l’innovation, un nouvel espace entièrement consacré à celles et ceux qui propulsent l’innovation numérique. La journée du vendredi 31 octobre se consacrera pour sa part aux visites technoculturelles et techno-industrielles dans des entreprises montréalaises. Autre nouveauté de cette année, en collaboration avec Cybereco, MTL connecte organise un test d’intrusion (ou pentest en anglais), alors que des étudiants attaqueront des entreprises (consentantes !) pour tester leur degré de sécurité. Aussi, pendant l’événement, le Printemps numérique investira le Complexe Desjardins où s’installera un dôme immersif qui présentera une série d’oeuvres, dont celles de Sébastien Gauthier.
Cette année, les conférences de MTL connecte se dérouleront dans les locaux de la Société des arts technologiques. « Nous voulions rester dans le périmètre du Quartier des spectacles et contribuer à la vitalité de la vie économique de Montréal », ajoute enfin Mehdi Benboubaker.























